MALINCOLIA

 

 

 

J'appris bien plus tard qu'ils avaient fini par mépriser cet endroit, parce que le kitsch c'était vraiment trop honteux ou parce qu'ils avaient perdu leur candeur, mais pour moi, quand je l'ai découvert, j'avais encore mes yeux d'enfants, c'était comme un rêve dans un vieux décor irréel, peut-être celui d'un théâtre désuet…

 

Difficile de raconter son rêve, pourtant si réel, l'envers du décor, une douce sensation de plein quand tout est vide.

 

 

 

Il fallait aller chercher plus loin, hors des tumultes du monde, c'était peut-être un avant goût du paradis.

 


Rêve suspendu d'une image du passé, dans le musée qui pourrait-être celui de ma mémoire.

Où je me réveillais dans une photographie de Paul Strand.

 

Cris d'enfants qui jouent dans la cour, j'ouvre les yeux, je crois pouvoir dire que cette chambre est la mienne, mais suis-je vraiment réveillé ?

 

Cette ville est-elle celle qui m'a vu naître ou en suis-je simplement le prisonnier ?

 


Nul doute, c'est là que je finirais ma vie.

 

On ne s'évade pas du temps.